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Le chemin de Régordane, voie d’échanges et de pèlerinage

Le chemin de Régordane est la partie cévenole d’un axe de communication ancestral qui relie le nord de la France et l’Ile de France aux rivages de la Méditerranée, et qui passe par la faille géologique de Villefort pour franchir plus facilement les Cévennes. Les Phéniciens, les Grecs, les Romains, les Francs furent les premiers […]

Le chemin de Régordane est la partie cévenole d’un axe de communication ancestral qui relie le nord de la France et l’Ile de France aux rivages de la Méditerranée, et qui passe par la faille géologique de Villefort pour franchir plus facilement les Cévennes. Les Phéniciens, les Grecs, les Romains, les Francs furent les premiers à utiliser ce chemin.

Il prit une plus grande importance après le traité de Verdun en 843 qui vit le partage de l’empire de Charlemagne. Le royaume des Francs de l’Ouest (qui deviendra la France) ne comprenait pas le couloir rhodanien, axe de communication naturel Nord-Sud. Le chemin devint donc le seul itinéraire pour aller de l’Ile-de-France jusque la Méditerranée et Saint-Gilles, un des rares ports de l’époque qui abrite aussi le tombeau du Saint et qui fut un des plus importants lieux de pèlerinages au Moyen-âge. C’est à cette époque qu’apparait le nom de chemin de Régordane, nom de l’ancienne province romaine qu’il traversait (territoire ente Alès, Pradelles et Largentière).

L’activité du chemin s’intensifia fortement au cours des 12e et 13e siècles. On construisit des ponts,  on aménagea les parties difficiles et les cotes et surtout, on installa des péages … dont les plus rentables furent l’objet de rivalités et d’échauffourées. Finalement, l’évêque du Puy obtint du roi de France l’exclusivité de la construction et de l’exploitation de places fortes  et de péages tout le long de l’itinéraire. Les pèlerins étaient de plus en plus nombreux à se rendre du Puy en Velay à Saint Gilles. Les échanges commerciaux augmentaient sans cesse grâce à des conditions climatiques plus que clémentes, à des récoltes abondantes et à un accroissement de la population. Les premières croisades suivirent le chemin pour se rendre à St Gilles et par la suite, à Aigues-Mortes.

Le 14e siècle vit la fin du chemin. Lyon et la Vallée du Rhône furent rattachées à la France par le traité de Vienne en 1312 et l’intérêt du chemin de Régordane diminua. Des intempéries épouvantables et des vagues de froid intense sévirent sur le pays et déclenchèrent des famines. La guerre de Cent Ans et l’épidémie de peste qui s’abattit sur l’Europe vers 1350 décimèrent les populations et ruinèrent l’économie. On oublia le chemin pour quelques siècles.

 

Le chemin fut remis partiellement en état au début du 18e siècle pour permettre aux troupes de Louis XIV de se déplacer plus rapidement et réprimer les Camisards, paysans cévenols protestants qui s’étaient révoltés après la révocation de l’Edit de Nantes.

Les communications se développèrent au cours des siècles suivants et de grandes parties du chemin servirent de soubassements aux route locales ou aux départementales.

Le chemin d’aujourd’hui ou GR®700 reprend des tronçons du chemin d’autrefois et vous fait découvrir les vieux villages, les cités, les châteaux, les sites stratégiques qui ont marqué l’histoire de ce chemin. Vous traverserez une partie de l’Auvergne, le Gévaudan, les Cévennes, le Pays Nîmois et la Camargue du Puy en Velay jusque Saint Gilles du Gard.

 

La légende de Saint Gilles et le pèlerinage

On connait très peu de choses sur la vie du Saint qui vécut très certainement au 7e siècle. Il serait né en Grèce, vint se former à Arles puis se retira dans une grotte, au fond d’une forêt, près d’un bras du Rhône. Il est souvent représenté avec une biche car la légende dit qu’il aurait sauvé l’animal poursuivi par un roi wisigoth et sa troupe. Une flèche, décochée par un des chasseurs,  lui transperça la main qu’il avait interposée pour protéger l’animal. Admiratif et ému, le roi voulut le couvrir de cadeaux mais l’ermite lui demanda simplement de construire un monastère dont il devint l’abbé. Il ne reste aujourd’hui que l’abbatiale qui abrite toujours le tombeau du saint.

De par sa situation géographique, la ville de Saint-Gilles-du-Gard devient un carrefour entre le pèlerinage vers Compostelle et les itinéraires vers Rome et Jérusalem. Au XIe siècle, elle devint le quatrième sanctuaire de la chrétienté médiévale. Les reliques de saint Gilles conservées dans la crypte attiraient des foules de pèlerins venant de toute l’Europe. La basilique que nous connaissons aujourd’hui fut construite au XIIe siècle pour les accueillir et marqua l’apogée du succès de ce pèlerinage.

L’ouverture de nouvelles voies de communication, la création de nouveaux ports sur la Méditerranée annoncèrent le déclin de ce sanctuaire. Le catharisme, la chute du comte de Toulouse, grand protecteur du lieu, l’engouement pour d’autres sites de pèlerinage comme Rocamadour, l’insécurité et les troubles des siècles suivants, la disparition du corps du Saint pendant les guerres de religion lui portèrent le coup de grâce et Saint Gilles sombra dans l’oubli.

Le chemin a retrouvé un regain d’intérêt avec le XXe siècle et le développement du tourisme.

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